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| موضوع: Soufisme Marocain الإثنين أكتوبر 13, 2008 9:41 pm | |
| Soufisme Marocain
Généralités : aperçu historique sur le soufisme marocain
Le Maghreb contemporain connut quatre siècles d’or de soufisme marqués par un rayonnement socioculturel sans précédent .
la Tariqa Nasiriyia dont la faveur durait depuis plus d’un siècle depuis la moitié du dix-septième siècle était basée initialement au Souss vers Agadir (au sud ouest du Maroc) elle produit plusieurs figures culturelles et autorités religieuses et juridiques qui ont franchi par leurs savoirs et connaissances l’horizon du monde musulman.
Il eut ensuite respectivement la confrérie des Derkaoua, dont la doctrine procède de l’enseignement de l’Imam Chadili, et la confrérie Tijani dû à Sidi Ahmed Attijani enterré à Fes qui eut le privilège de communiquer l’Islam en Afrique occidentale et en Amérique avec une telle profondeur que les traces en sont restés sous forme de patrimoine riche et enraciné jusqu’à nos jours (comme la Tariqa Mouridiya au Sénégal ou au Mali)… Le soufisme existait dés les premiers siècles de l’hégire au Maroc particulièrement au Souss où le premier Ribât fut édifié par le célébre O’qba Ibn Nafi'a Alfihri à l’année cinquante de l’hégire qui était le premier à conquérir le Maghreb sous le drapeau du chef de l’armée des Oumayades Moussa Ibn Nouçayr. Le soufisme confrérique par contre est apparu assez tardivement au Maroc avec notamment la Tariqa Qadiria du célébre Imam Moulay Abdelqader Aljilani de Bagdad.
Sans oublier l’influence de l’Andalousie notamment Ibn A'rabi sur l’aspect culturel du soufisme marocain .
Une parole qui remonte au prophète affirme que « l’orient était la terre des prophètes et le Maghreb sera la terre des saints » le proverbe populaire explique en fait cette parole : « le Maroc produit les saints comme la terre fertile fait produire le blé » (Almaghrib younbitou Alawliyaa kama tounbitou Alardou azzara’), l’abondance des saints au Maroc depuis les premiers siècles de l’Islam même avant la venue de Moulay Idriss n’affecte point leur qualité et leur rayonnement : voici le grand Moulay A’bdelkader Ajilani de Bagdad en parlant de lui même et de sa station dans le soufisme qui dit :« on n’a jamais vu d’égale à moi (en stations) ci ce n’était le noir au Maroc (il insinuait là le fameux Moulay Boua’za(dit aussi Abi Yaa’za) qui était noir et vivait à Bejaa’d région de Beni Mellal au sud du Maroc) » « Falam Youra qatou Mithli Illa Alaswadou fi Almaghrib »
Ceci confirme aussi le lien universel qui existe entre les saints du monde entier et que chacun connaissait l’autre et le respectait ! c’est sans doute l’un des secrets les plus insolites dans le royaume de Dieu.
D’autre part, le soufisme marocain a une particularité essentielle qui fait de lui en l’occurrence le soufisme de l’éthique qui insiste sur la vertu et le bon comportement comme étant le fruit le plus utile de cette éducation et la perle rare recherchée par les véridiques qui agissent pour la face de Dieu, ainsi, pour ces soufis : ( la droiture est meilleur que milles miracles) (AlIstiqama khayroun Min Alfi karama), comme disaient nos maîtres :
« l’utilité des miracles est temporaire et limitée alors que les valeurs(fruit de l’éducation soufie) sont éternelles et leur utilité est universelle ».
La méconnaissance du soufisme marocain à travers le monde (par rapport au soufisme orientale) est due sans doute au fait que les soufis marocains ont concentré tous leurs efforts sur l’éducation pratique des disciples par leurs actes et ont par ailleurs de moins en moins de productions écrites ou d’autobiographies. Le soufisme marocain pour ainsi dire est une science expérimentale dont le fruit est le disciple lui même(c’est à dire la transformation de ses comportements).
De nos jours, la confrérie Qadiriya Boutchichia forte de ses origines Qadirites, Chatdhilites et Tijanies représentée par le grand maître vivant le pôle et Ghawth (Secours) Sidi Hamza Alkhadiri Alboutchichi, compte au Maroc et à l’étranger des millions de disciples et est considérée comme la plus grande confrérie marocaine. Elle assure ainsi par ses principes et son éducation la continuité du soufisme sunnite de l’éthique à travers le temps.
Le soufisme confrérique au Maroc
La terre marocaine a connu, depuis le 11éme siècle, des maîtres illustres dont le rayonnement peut être considéré comme universel ; c’est le cas de Abou Madyan Al Ghaout, Ibn Machich, Abou Lhasan Chadili,etc.. Le soufisme marocain, bien que centré au Maroc a un prolongement à l’Est, jusqu’en Egypte, au Nord (l’Andalousie musulmane) et au Sud, le Sahara et les pays de l’Afrique de l’Ouest. A partir du 13éme siècle deux branches importantes du soufisme universel , la Qadiria et la Chadilia, se sont épanouies sur la terre marocaine. Citons à titre d’exemple, quelques noms de maîtres qui forment l’ossature du soufisme marocain : Sidi Bou Madiane Al Ghaout (le secours) : ( mort en 594H/1197), plus connu en orient arabe que dans sa région d’origine le Maghreb. Il a côtoyé plusieurs soufis illustres tel que Moulay Boua’za(dit aussi Abi Yaa’za) , Moulay Abdel Kader Al Jijani et Abderrahman Almadani. Ce dernier est le maître du grand Cheikh Moulay Abdessalam Ibn Machich, le maître de l’Imam Chadili. L’histoire de Chadili (656/1258) est bien connue, sa rencontre avec son maître Ibn Machich (625/1227) au mont Alam (où il se détacha de sa science et ses connaissances livresques pour recevoir la nouvelle science (le secret) de son maître ),son voyage en Tunisie puis en Egypte, et le succès remarquable qu’il a rencontré en Orient. Notons simplement que Chadili est le fondateur de la Chadilia, la célèbre branche marocaine du soufisme universel. Cette branche va avoir au fil des siècles diverses ramifications. Au 16éme siècle on trouve une dizaine de Zawiya : 1-Zawiya Jazoulia : renouvellement de la Tariqa Chadilia par Mohamed Al Jazouli, disciple de Mohamed Amghar. Il est mort en 870 de l’hégire à Jazoula et enterré à Marrakech. Il est surtout célèbre par son livre « Dalail Al Akhairat » (les guides des bienfaits) 2- Tariqa Zarouqiya fondée par Ahmed Al Barnoussi Al fassi, connu sous le nom Ahmed Zarouq. Contemporain de Jazouli , il a étudié à Fes, puis à Bejaya, il est mort à Tripoli en 1445. 3- Tariqa ‘Ayssawiya se référant au grand maître Al Hadi Ben Ayssa, dit « Cheikh AlKamel »(le maître parfait) mort en 1524, enterré à Meknes. Cette voie est d’origine jazoulia. 4-Tariqa Youssoufia se référant au Chérif Idrissi Ahmed al Malyani (de Melyana en Algérie ). Mort en 1525, il eut pour maître Ahmed Zarouq. 5-Tariqa Ghazia, fondée en 1526 à Daraa au sud du Maroc, par Hassan AlGhazi, disciple de Malyani. 6-Zawiya Charqawiya fondée à la fin du 16 éme siècle, d’origine jazoulia. De ses ramifications la tariqa Nassiriya. 7-Zawiya Chaykhiya : des Aoulad Sidi Cheikh en référence à son fondateur Sidi Cheikh. Elle a été fondée en 1615 à partir de la Malyaniya par Mohammed Sahili. 8-Nassiriya à Daraa(au Souss , au sud du Maroc), fondée par Sidi Ahmed Bennaser Darii, mort en 1674 et enterré à Tamagrout dans la région de Zagoura prés de Ouarzazate. 9-Tariqa Wazzania, d’origine Jazoulite, fondée par Moulay Abdellah Chrif al-Wazzani (mort en 1089 H) à Wazzan , ville qui resta jusqu’ à nos jours une ville sacrée. La Zawiya wazaniya s’appelait aussi « dar dmana »(la maison de garantie ou de protection) car à l’époque, quiconque demandait refuge aux Chourafas de Wazzane était exaucé et protégé.
La plupart de ces Tariqa (confréries) ont disparu, ou plus exactement se sont éclipsées, à partir du 19 éme siècle, devant l’expansion de deux zawiya plus récentes, à savoir : la Tijaniya et la Darqawiya. La Tariqa Tijania se réfère à son fondateur Sidi Ahmed Tijani, mort en 1230H et enterré à Fes. La Tijaniya est restée fidèle au rituel(wadifa) du fondateur et est bien représentée sur l’ensemble du territoire marocain. Elle a également une bonne présence en Afrique Occidentale. Au cours de la deuxième moitié du XVIII éme siècle, le chérif idrisside Abou Abdallah Larbi ben Ahmed ben Hossain ben Said ben Ali ed Derkaoui, plus connu sous le nom de Moulay Larbi Derkaoui, né en 1737 et originaire de la tribu des Beni Zeroual(rive droite de l’Ouerrha), fonde à Bou-Brith une nouvelle confrérie, celle des Derkaoua, dont la doctrine procède de l’enseignement de l’Imam Chadili Contemporain de Sidi Ahmed Tijani, Moulay El-Arbi Darqaoui, était un soufi exceptionnel(mort en 1239/1823). Il a pu réunir en lui les diverses branches de la Chadilia. Après avoir vécu à Fes où il avait rencontré son maître Sidi Ali AlJamal (mort 1194H), il est revenu à Zerhoun, sa région d’origine. Il forma , avec l’aide de son mokaddem et bras droit Mohamed AlBouzidi(mort en 1229/1814), une pléiade de maîtres dont les plus prestigieux sont Ahmed Ibn ‘Ajiba (mort en 1224/1804) et Mohamed Al Harraq de Tetouan(mort en 1261/1845), auteur des pièces mystiques célébrant la confrérie . Les derviches tourneurs du grand empire turque à l’époque du Sultan Abdel Hamid disciple lui même de la Derkaouia se sont beaucoup inspirés de l’œuvre poétique et musicale de Al-Haraq . La Darqaouia va avoir plusieurs ramifications notamment au Nord par la zawiya Darqawiya Sidiqiya en référence à Sidi Mohammed Ben Sediq(né en 1295H à Ghmara, et mort en 1354H à sa zawiya de Tanger), au sud par la Darqawiya Alilighia en référence à Sidi Ali Darqaoui Al-Ilighi, dans la région de Fes par la tariqa Kataniya en référence à Sidi Mohammed ben Jaafar Alkatani(né en 1724H, mort en 1345 et enterré à Fes), au Maroc oriental par la tariqa Hebriya en référence à Sidi Mohammed Al Habri , en Algérie par la tariqa Darqaouia Alaouia en référence à Sidi Ben ‘Aliwa( Mostapha Al Alawi) enterré à Mostaghanam , etc… Plus proche de nous, au début du vingtième siècle on va trouver un autre soufi exceptionnel, c’est Sidi Boumediane Boutchich. Qadiri d’origine et de formation, il va quitter sa région natale(Ahfir, près de Berkane à l’Est du Maroc) pour sillonner la terre marocaine et algérienne à la recherche du Maître parfait. Sa quête va aboutir à un phénomène assez exceptionnel, puisqu’il va réunir dans une seule voie, la Tariqa Qaririya et les différentes branches de la Chadilia. Sidi Boumediane est considéré- avec ses deux cousins Sidi Al-Mokhtar(emprisonné au début du vingtième siècle par les généraux français à cause de ses activités anti-coloniale) et Sidi Al –Abbas – comme le principal fondateur de la Tariqa Qadiriya Boutchichia. Cette Tariqa connaît une expansion remarquable, puisqu’en l’espace d’une trentaine d’années elle a pu avoir une présence importante sur l’ensemble du royaume ainsi qu’une implantation sur les quatre continents, et ceci sous la direction de son Cheikh actuel Sidi Hamza Boutchich. Elle est remarquable également par l’attrait qu’elle présente pour les jeunes- qui forment l’essentiel de ses adeptes- et par certains des ses intellectuels tels que le philosophe Taha Abderrahman, le professeur Faouzi Skali(initiateur du festival de la musique sacrée de Fes), l’historien le docteur Ahmed Taoufiq, l’islamologue française Eva de Vitray Meyrovitch et bien d’autres célébrité et professeurs dans diverses disciplines | |
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